samedi 29 juillet 2017

Le perchoir de l'Assemblée

Jacques Chaban-Delmas (entre 1986 et 1988)
Selon Jacques Chaban-Delmas, qui détient le record de longévité au « perchoir » (seize ans !), « Le fauteuil du président est un tonneau de vigie, d'où l'on peut voir se lever les tempêtes. » Le siège du président de l'Assemblée n'est pas si haut perché. Il fait face à l'Hémicycle, mais n'est pas plus haut que les fauteuils des députés situés aux derniers rangs, afin de signifier symboliquement qu'il ne leur est pas supérieur.

Le fauteuil avant sa remise en place à la suite des travaux en 2017

Dessiné par David, le peintre de la Révolution, le fauteuil du Président a traversé les époques. Il fut celui de Lucien Bonaparte, Président du Conseil des Cinq-cents, qui fut l’une des 2 assemblées législatives durant le Directoire. Il était là dès l'ouverture du premier hémicycle en 1798. Le fauteuil et le bureau du « perchoir » ont été confectionnés à l'atelier Jacob.

L'origine de l'appellation «perchoir» est mal connue. Le Littré, dictionnaire du XIXème siècle, n'y fait pas référence. Publié en 1850, «L'Assemblée nationale comique», un ouvrage satirique qui égratigne les représentants de la nation, affirme que le député Louis Mortimer Ternaux est «beau à la tribune comme le cacatoès sur son perchoir». On ne sait pas si c'est de là que la formule fit florès. En juin 2002, Alain Rey, rédacteur en chef des éditions Le Robert, reconnaît dans une chronique que le terme a quelque chose de péjoratif : «On devine que le mot perchoir ne reflète pas la noblesse constitutionnelle de la fonction de président de l'Assemblée nationale.» Aujourd'hui, la définition ne se cantonne plus au juchoir des animaux de basse-cour, les dictionnaires incluant le fameux fauteuil. Et par extension, la fonction même.

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