jeudi 8 mars 2018

Origine des notions de droite et de gauche


Le 11 septembre 1789, les députés de l'Assemblée constituante, réunis pour délibérer sur le droit de veto accordé au roi Louis XVI, se répartissent spontanément de part et d'autre du président : à droite, aux places d'honneur, s'installent les « monarchiens » guidés par Jean-Joseph Mounier. Ils sont partisans d'un veto absolu qui permettrait au roi de rejeter définitivement toute loi. À gauche s'installent les opposants, le groupe des « patriotes », mené par  le marquis de Mirabeau. Ces derniers préfèrent un simple veto suspensif (ils auront finalement gain de cause). À l'issue de ce vote, la mise en place d'un veto suspensif l'emporte, à 673 voix contre 325. Le clivage droite-gauche apparaît pour la première fois.

Cette répartition s'enracine lorsqu'à partir d'octobre 1789, les députés délibèrent dans la salle du Manège des Tuileries. Les uns, hostiles à la Révolution ou soucieux de la contenir, s'assoient sur le côté  droit de la salle, par  rapport  au  président  de  l'Assemblée  (ce côté réputé honorable est dit le « côté de la reine »). Les autres plus ou moins favorables à la Révolution, s'assoient à la gauche du président  (le « côté du Palais-Royal »). Ils  se  disent  « patriotes »  et  qualifient  leurs  opposants d'« aristocrates ».

De cette répartition des députés français par affinités datent les clivages entre une droite (réputée conservatrice) et une gauche (réputée révolutionnaire ou réformiste) qui rythment aujourd'hui encore la vie politique dans toutes les démocraties.

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