samedi 16 juin 2018

Les législateurs antiques

Les angles de la Salle des Quatre Colonnes sont ornés de statues de législateurs antiques. À l’origine, en 1798, ces statues se trouvaient dans la - toute première - salle des Séances.


Lycurgue
Lycurgue (IXème siècle av. J.-C.) (en grec ancien Λυκούργος / Lykoúrgos, « celui qui tient les loups à l’écart ») est un législateur mythique de Sparte.

Plutarque, dans ses Vies parallèles, consacre une Vie à Lycurgue, mis en parallèle avec le roi romain Numa Pompilius. Il situe son existence au IXème siècle av. J.-C. ou au tout début du viiie siècle, mais il avertit au tout début de son œuvre que :
« On ne peut absolument rien dire sur le législateur Lycurgue qui ne soit sujet à controverse : son origine, ses voyages, sa mort, l’élaboration enfin de ses lois et de sa constitution ont donné lieu à des récits historiques très divers. »

De fait, les historiens modernes, voire antiques, utilisent son nom pour définir l'ensemble de la législation mise en œuvre à Sparte et qui lui est attribuée, sans s'engager sur l'historicité du personnage ou le fait qu'un seul homme ait été à l'origine de ces mesures. [voir plus sur Wikipédia...]


Solon
Solon (en grec ancien Σόλων), né à Athènes vers 640 av. J.-C. et mort sur l'île de Chypre vers 558 av. J.-C., est un homme d'État, législateur et poète athénien. 

En réponse à un poème jeuniste de Mimnerme, il écrit : « Je deviens vieux en apprenant toujours ». Souvent considéré comme ayant instauré la démocratie à Athènes, il fait partie des Sept Sages de la Grèce. 

Solon a joué un rôle politique important, étant à l'origine d'une série de réformes qui accrurent considérablement le rôle de la classe populaire dans la politique athénienne. [voir plus sur Wikipédia...]


Brutus
Brutus (Lucius Junius Brutus ou Lucius Iunius Brutus), Né vers 550 av. J.-C. et mort en 509 av. J.-C., est le fondateur légendaire de la République romaine et un des deux premiers consuls romains pour l'année 509 av. J.-C. Les membres de la gens Iunia, dont Decimus Junius Brutus Callaicus, puis plus tard Decimus Junius Brutus et Marcus Junius Brutus, le considèrent comme un de leurs ancêtres.

Comme la plus grande partie des hommes et des institutions des premiers siècles de l'histoire romaine, l'existence historique de Brutus n'est pas assurée. Les sources dont on dispose aujourd'hui sont trop lacunaires et s'appuient sur des récits et des traditions plus anciennes qui ont été considérablement réécrits et déformés. [voir plus sur Wikipédia...]


Caton
Caton d'Utique (Marcus Porcius Cato Uticencis), ou Caton le Jeune, né en 95 av. J.-C. et mort en 46 av. J.-C. à Utique (Tunisie actuelle), était un homme politique romain. Il est resté dans l'histoire comme une figure du stoïcisme, célèbre pour son intégrité. [voir plus sur Wikipédia...]

lundi 11 juin 2018

« Salle des Pas Perdus », quelle est l’origine de cette expression ?

Honoré Daumier - Les gens de justice

Selon le Littré, la définition exacte est celle « d’un large vestibule s’ouvrant sur divers bureaux et autres salles d’un bâtiment ouvert au public. »

Le terme de « la salle des pas perdus » s’applique par conséquent à toute salle d’attente vaste, claire, ouverte à tous. Son utilisation s’est toutefois concentrée sur les bâtiments administratifs, et plus particulièrement sur les tribunaux. C’est en effet la salle (le hall, devrais-je dire) qui se trouve à l’entrée des salles d’audience.

On pourrait penser que le nom vienne du fait que, en tournant en rond, on y perd ses pas, d’où le terme de « pas » qui seraient « perdus ».

Pourtant, l’origine de cette expression est beaucoup plus intéressante.

C’est sous le règne de Louis XVIII que l’expression « la salle des pas perdus » prend son origine. À cette époque, le contexte politique français est trouble. Après un premier exil, Napoléon retrouve son nom d’empereur (c’est l’épisode des cent jours). En 1815, après la défaite de Waterloo, arrive la seconde restauration et Louis XVIII reprend le trône.

Le retour de Louis XVIII s’accompagne de l’élection, au mois d’août 1815 d’une Chambre des députés. Le suffrage censitaire pousse la noblesse et la bourgeoisie à élire des députés qu’ils pensent être les défenseurs de la France, de la Restauration et de leurs intérêts. C’est une Chambre ultra royaliste aux fortes convictions anti-révolutionnaires qui est élue.

Ainsi, sur les 400 députés de la Chambre, ce sont 350 ultraroyalistes qui sont élus.  Le roi ne pensait pas pouvoir rêver mieux et la nomme « Chambre introuvable ». Louis XVIII signifie par cette expression que, même en nommant lui-même ses membres, il n’aurait trouvé une chambre aussi royaliste.

Mais cette chambre devient rapidement « plus royaliste que le roi », et s’oppose aux idées progressistes de Louis XVIII et de son gouvernement mené par le Duc de Richelieu. Elle est dissoute par le gouvernement un an après son arrivée aux affaires.

Au cours de la nouvelle élection certains députés ne sont pas réélus, ce sont les « perdus », tandis que les députés réélus sont nommés les « pas-perdus ».

Au Palais Bourbon, lieu où se tient la Chambre, ceux-ci se réunissent dans une salle qui prend naturellement le nom de salle « des pas-perdus ».

C’est ainsi qu’est née cette expression !

[source]

vendredi 8 juin 2018

La Salle des Pas Perdus

Reprenons, pour évoquer cette salle, le commentaire contenu dans le Guide du visiteur du Palais Bourbon (1949) :

Entrons maintenant dans la vaste Salle des Pas Perdus, longue de 20 mètres, large de 11, toute revêtue de stuc jaune imitant le marbre de Sienne. " Ce vestibule est désigné sous le nom de Salon de la Paix (qu'il portait déjà au temps du Conseil des Cinq-Cents), sans doute, prétendait un chroniqueur de l'Illustration (25 décembre 1847), par opposition avec la salle à laquelle il mène, et où règne une dispute continuelle... ". 

Son plafond élevé et ses voussures portent d'assez médiocres peintures d'Horace Vernet ; le motif central figure la Paix. Elle est figurée par une jeune femme assise sur des nuées et tenant des fleurs dans sa main droite levée ; un lion est couché à ses côtés ; des attributs pacifiques l'entourent. Deux sujets encadrent ce tableau principal ; on voit, à gauche, le Génie de la vapeur sur terre : une locomotive à haute cheminée qui va passer sous une voûte ; le peintre, jugeant peu noble de figurer un mécanicien en casquette et tenue de chauffe, a préféré le représenter tout nu. A droite, le Génie de la vapeur sur mer, à l'avant d'un bateau, met en fuite des divinités marines, des poissons et des oiseaux. 

Une grande frise règne tout autour de la salle : des terrasses du Palais Bourbon, ceintes d'un balcon doré, d'un côté les pairs et la magistrature, de l'autre les membres du Corps Diplomatique et de l'Université, regardent défiler le cortège, visible pour eux seuls, de Louis-Philippe venant faire l'ouverture des Chambres. Les détails de toutes ces peintures sont intéressants, mais l'ensemble est d'un goût contestable. Sur des piédestaux de marbre, placés aux extrémités, reposent, depuis 1820, les groupes en bronze Le galate vaincu (ce couple Gaulois qui se donna la mort pour ne pas tomber au pouvoir des Romains) et de Laocoon, fondus par Keller.

Elles provenaient du dépôt de Marly d'où elle avait été apportées au Palais Bourbon vers la fin de l'an III et déposées provisoirement dans la cour du côté de la Seine. Le Laocoon se prête, comme le remarquait un chroniqueur facétieux sous la Monarchie de Juillet, à toutes les interprétations : " pour les uns, les serpents qui enlacent le malheureux père et ses enfants, figure l'opposition tourmentant le pouvoir et le poursuivant de son venin ; pour les autres c'est la Constitution se débattant sous les contraintes du pouvoir... ". 

Au milieu du grand mur, entre deux portes-tambours qui remontent à 1837, est adossé un moulage de la Minerve antique de Velletri. Cette statue a remplacé le buste de Mirabeau, qui donnait jadis son nom à cette salle.

[Extrait du Guide du visiteur du Palais Bourbon (1949)] 




mercredi 6 juin 2018

La haie d'honneur au passage du Président


A chaque ouverture de la séance de l'après-midi, un cérémonial usité depuis Louis-Philippe, se déroule dans la Salle des Pas-Perdus. Venant de l'Hôtel de Lassay, plus précisément du Bureau du Départ, le Président, précédé de deux huissiers et suivi des secrétaires, entouré de deux officiers, sabre au clair, traverse la Galerie des Fêtes, la Rotonde et la Salle des Pas-Perdus, au milieu des troupes formant la haie, tandis que les tambours battent aux champs, pour se rendre directement dans la salle des Séances. Il emprunte alors la porte qui se trouve près de la statue de Pallas Athéna.

Ce cérémonial, hautement symbolique, et dont l’origine remonte à la Révolution, est là pour exprimer la subordination du pouvoir militaire au pouvoir civil.

Le drapeau européen dans l'hémicycle


La présence du drapeau européen dans l’Assemblée nationale ne va pas de soi et ne constitue pas une obligation. Il s’agit d’un choix politique.

Ce sujet revenu sur le devant de la scène date de 2007. Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire d’État aux Affaires européennes, fait installer le drapeau bleu étoilé sur les toits du Quai d’Orsay. Une mesure symbolique à quelques mois de la présidence française du Conseil de l’Union européenne en juillet 2008. Le drapeau n’a plus bougé depuis au Quai.

Bernard Accoyer, président UMP de l’Assemblée nationale, invite son institution à faire de même à côté du drapeau de la France. Mais sa proposition est rejetée par le bureau, notamment par deux députés socialistes et un autre de l’UMP. La présence du drapeau tricolore ne datait pourtant que de janvier 2007, lorsque Jean-Louis Debré l’imposait à quelques mois de la fin de la présidence de Jacques Chirac.

Finalement, c’est durant la présidence Hollande que le drapeau bleu étoilé s’est invité à l’intérieur du Sénat et de l’Assemblée nationale. À l’extérieur de la chambre des députés, il y a aussi un drapeau européen au milieu de quatre drapeaux français. Sa présence sur les photos officielles du président de la République date de Nicolas Sarkozy en 2007.

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